Battles d'écriture
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 L'Ascension de la Joconde

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La Plume
Plume timide
La Plume


Messages : 17
Date d'inscription : 31/01/2013
Age : 27

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MessageSujet: L'Ascension de la Joconde    L'Ascension de la Joconde  EmptyMar 26 Fév - 18:29

J'ai commencé à écrire ceci il y a plus de deux ans, je l'ai retrouvé par hasard. Dites moi ce que vous en pensez !

CHAPITRE I :

Il est plus de vingt-trois heures, un jeudi soir du mois de décembre. Je suis dehors, devant mon immeuble, presque congelée, je réfléchis. La neige et le froid ont envahi Naples depuis plus d’une semaine. Mon bonnet péruvien blanc ne me tient même pas chaud et mon épaisse écharpe non plus. Je ne porte qu’une veste en faux cuir marron sur un pull-over crème, des bottes en daim et des mitaines trouées. Je reviens d’une soirée arrosée entre filles chez ma meilleure amie. J’ai le dos appuyée contre le mur givré du bâtiment. J’attends. Je pense à ce que je pourrais expliquer à mes parents. Si je leur dit que je me suis bourrée , autant aller directement au suicide. Je vais les baratiner, encore une fois. Ça ne sera pas difficile, depuis le temps que je fais le mur. Le plus compliqué serait de trouver un argument en béton, sans répéter un des quatre cent quatorze autres que j’ai déjà utilisé. Je fais le mur presque tout les jours depuis un an et demi, j’en ignore la raison et je ne trouve même pas cela amusant. Je ne sais pas non plus pourquoi je porte du vernis à ongle noir depuis trois mois, pourquoi j’entasse le noir sous les yeux jusqu’à ressembler à un raton laveur. Je suis en train de me dévergonder, oui merci, ce n’est pas la première fois qu’on me le dit.
Je cherche toujours une solution. Il fait vraiment froid. En fait je m’en suis rendue compte car cela fait presque quinze minutes que je suis frigorifiée, contre le mur à réfléchir. Je ne trouve rien. L’alcool a vraiment de mauvais effets sur l’organisme le saviez-vous ? J’inspire un bon coup en essayant de me concentrer. J’ai froid. Pourquoi est ce que je me prends la tête à inventer une excuse bidon ? Pour ne pas décevoir mes parents ? Certainement pas, c’est déjà fait de toute façon. Au point où j’en suis, plus rien ne les étonne. Tant pis, je rentre.
Je ne sais pas pourquoi je ne veux jamais leur dire la vérité. Voudrais-je finalement qu’ils soient fiers de moi ? En ce moment, je ne comprends plus rien à ma vie.
Je me retourne alors vers la porte de l’immeuble, je saisis le code à quatre chiffres qui la déverrouille. J’arrive dans le hall. Les murs sont couleur vomi. C’est assez répugnant je dois dire. Il y a même de la moisissure dans certains angles. C’est carrément écœurant. Je préfère ne pas y penser et me précipite alors vers les escaliers en linoléum jaune. Eux aussi sont horribles. J’habite au deuxième étage, ce qui fait que je n’ai pas à courir beaucoup. Le palier est tout le temps sombre. Il n’y a pas de fenêtres. Certes, il y a une applique à côté de la cage d’escalier, mais cela fait près d’un mois que l’ampoule a grillé. Si personne ne se décide à la changer, pourquoi serait-ce à moi de le faire ?
J’arrive devant ma porte. Des rayons bleutés et des paroles incompréhensibles s’échappent des contours sombres de la porte. Je pense que mes parents regardent la télévision. Pour changer.
J’insère doucement ma clé dans la serrure et la tourne délicatement, en faisant le moins de bruit possible. Je veux faire comme si je savais qu’ils étaient couchés. Je suis presque sûre que je pourrais faire carrière dans le cinéma grâce à mon talent de comédienne. J’ouvre alors la porte avec précautions en regardant prudemment dès que je pu passer ma tête. Mon père a un paquet de Pop-corn sur le ventre et les pieds sur la table basse, je pense qu’il a entendu que j’arrivais, mais il garde les yeux fixés sur la télévision. Ma mère est assise bien comme il faut et me lance des regards, disons, qui tuent.
- « Où étais-tu, me demande-t-elle d’une voix grave dès que j’eu fermé la porte.
- Dehors », répondis-je, les bras pendants et la voix chevrotante, en me dirigeant vers la cuisine.
Elle sait que cela ne sert à rien d’insister avec moi, en plus, elle devait savoir que j’étais chez Jana, ce n’est pas difficile à deviner. C’est terrifiant de voir à quel point ma vie se base seulement sur les intuitions de mes parents. Le plus étonnant, c’est que je me méfie d’eux car je les connais bien, mais en même temps, je les prends pour des étrangers.
Certains disent que mon comportement avec mes parents n’est pas normal. Je m’en fiche. Ils disent ce qu’ils veulent. Je ne vis pas pour eux. Je construis mon existence comme je l’entends. Et je suis invivable. Oui je le sais merci.
Dans la cuisine, j’ouvre le réfrigérateur. Il n’y a pas grand chose d’intéressant : une dizaine de bouteilles de soda et des chips ( des chips dans le frigo ?!). Finalement, dans un coin très arriéré du frigidaire, je vois une pomme, enfin, quelques cellules ayant pu appartenir à une pomme. Même si normalement j’aime les fruits, celui-ci m’écœurais plus que les chips froids. Après un long moment d’hésitation, je décidai de laisser cette chose où elle était. Avec mon taux d’alcoolémie (tellement élevé que j’étais moi-même étonnée de ne pas encore avoir la tête qui tourne, et toutes les conséquences ), une intoxication alimentaire ne serait que de trop.


- - - - - - - - -



« Vous êtes prêts les gars ? » demanda-t-il, agressivement. Ces camarades avaient seulement hoché la tête timidement. Que pouvaient-il dire ? Il avait bien trop de pouvoir sur eux, malgré ces dix-sept ans. S’il le voulait, il pouvait sans aucun problème les supprimer. Il n’avait et n’aura jamais aucun scrupule. Il faisait partie du GPCN, comme l’appelait la police. Oui, il a eu plusieurs fois affaire à la justice. Ils étaient dans un vieil entrepôt abandonné de Paris sud. Le vieil hangar ne servait plus qu’à les abriter, lui et ses adjuvants, avant et après leurs opérations. Ce soir, jeudi dix-neuf décembre, vingt-trois heures passées de quarante-sept minutes, tous les membres du GPCN se tiennent prêts, certains cachés derrière des cartons et d’autres dissimulés dans des conteneurs, avec pour seule visibilité, un champ de vision réduit, suffisant à avoir une précision de tir convenable. « Le camion arrivera sur la droite dans onze secondes. » grogna-t-il dans son talkie-walkie. A sa voix, on devinait qu’il fronçait les sourcils et qu’il était prêt à bondir.

Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois. Et chaque chiffres résonnait plus fébrile. Et puis le fourgon se gara devant le conteneur et le chauffeur ouvrit la portière du véhicule. Ce dernier reçut une balle entre les deux yeux avant de s’effondrer sur le sol bétonné du hangar.
Il s’empressa d’ouvrir le coffre du véhicule, aidé de deux camarades. Il avait besoin de deux hommes pour forcer la serrure ; il était loin d’avoir la carrure d’un rugby-man. Il fut dès lors émerveillé par la qualité de la marchandise. Toute fraîche, toute belle. Il ordonna à ses hommes de se débarrasser du corps, en prenant garde à enlever la balle du crâne du conducteur. Ils ont finalement lancé le cadavre dans un fossé. Il n’avait, et n’aura jamais de pitié pour qui que ce soit.

- On se tire les gars ! s’écria-t-il en prenant le colis sous son bras et en courant inconfortablement vers son scooter. Sur son Vespa gris, il se confondait avec la nuit, bientôt on ne verrait au loin que le point rouge de son feu arrière.


Dernière édition par La Plume le Mar 26 Fév - 18:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'Ascension de la Joconde    L'Ascension de la Joconde  EmptyMar 26 Fév - 18:30

CHAPITRE II :

J’ai toujours adoré les douches froides. Non ce n’est pas vrai, mais j’aime bien l’ironie et le sarcasme, c’est subtil. Malgré que ma situation familiale soit risible, il n’y a que mon propre humour pour me faire rire dans cette maison de fous. Je viens de sortir de la bassine qui sert de baignoire et par conséquent, je suis plantée au milieu du tapis de cheveux bruns. C’est dégoutant. En plus ils s’accrochent aux pieds mouillés.
Et ce ne sont pas les miens. Les cheveux je veux dire, pas les pieds. Moi je suis rousse. J’aime bien ma couleur, ça met un peu de vie dans mon look sombre. En plus c’est chouette à Halloween, en orange et noir, je m’accorde aux citrouilles.
J’essayais de retirer ces trucs répugnants d’entre mes orteils quand le téléphone se mit à sonner. Vous ne pensez tout de même pas que j’allais décrocher ? La salle de bain est la seule pièce chauffée de cette appartment, et je ne la quitterais pas avant que mon père veuille aller aux toilettes.
Une sonnerie, puis deux, enfin la troisième. Il n’y en a que quatre normalement.
« Ils abusent » pensais-je en sortant de mon sauna – on aurait pu comparer la salle de bain à un sauna en connaissant la différence de température entre cette pièce et le reste de la maison.
Je m’enroulai dans un drap de bain, ce qui est assez inconfortable pour courir, sachant que je devais tenir la serviette au niveau de ma poitrine pour ne pas me retrouver complètement nue.
Je suis arrivée au combiné en dix secondes, le temps de glisser deux fois à cause des extraits de crinières sous mes pieds, d’emjamber trois piles de linge sale, de trébucher quelques fois sur des rallonges électriques, de me cogner le petit orteil au meuble de la cuisine, de donner un coup de pied au chat pour qu’il me laisse passer et de glisser une dernière fois. Je suis presque une athlète.
« - Oui ? lâchais-je en reprenant mon souffle.
- Bonjour, suis-je bien chez Mademoiselle Paola Fionelli ? avait demandé dans ma langue maternelle une femme que j’imaginais blonde.
- Oui, oui c’est moi. Qui êtes-vous ?
- Je suis la professeur d’italien du lycée français avec lequel votre établissement scolaire a un appariement, m’expliqua-t-elle, je me permet de vous appeler pour vous donner le nom de votre correspondant français. »
J’écarquillai les yeux, et m’empressai de prendre un morceau de papier et un stylo. Je parle très bien le français. Cette langue est plus rebelle et plus intimidante que l’italien. Le mieux, c’est de parler français, avec l’accent sicilien, comme les mafieux. Ça c’est la classe !
« - Je vous écoute.
Elle s’apelle Cléo Nomade. C’est une jeune fille charmante, et elle est impatiente de vous rencontrer. Je vous envoie tout de suite sa fiche par E-mail.
- Merci beaucoup Madame, la remerciais-je à la façon des criminels de Siracuse.
- Avec plaisir Paola, pouffa-t-elle, au revoir ».

Elle raccrocha. Je ne me souviens pas avoir senti une quelconque émotion en ce moment. Si j’avais été heureuse, je n’aurais pas pu sourire, à cause des crevasses de mes lèvres, et si j’avais été triste, mes larmes noires d’eye-liner se seraient congelées avant même d’avoir coulé sur ma joue,.
Il n’y avait personne autour de moi. Mes parents étaient certainement partis faire des courses. Ce qui était assez surprenant, mais pas pas stupide, puisque avec ce froid, et en cette période de l’année, les magasins sont chauffés.
Je rehaussai ma serviette en me dandinant en direction de ma chambre. Il faisait encore plus froid là dedans ! Chaque fois que je voyais le vide de cette pièce, je ne sentais comme étrangère à ce lieu. C’était déprimant et dégradant.
J’enfilai un sous-pull blanc à col roulé, le plus épais que j’ai pu trouvé et rentrai un jean dans mes Santiags. Sur le seul meuble de ma chambre, qui est en fait mon lit, ce qui fait que cette cellule peut se voir décerner la définition de « chambre », était posé mon gilet marron aux motifs tribaux, celui qui a une capuche avec de la fausse fourrure. Du moins j’ose espéré que ce n’est pas de la vraie. Je posai la veste sur mes épaules, et là… J’ai cru voir apparaître dans ma tête, un genre d’écran, comme ceux des ordinateurs ou des machines d’analyses à l’hôpital, sur lequel on lisait « Décongélation terminée ». C’est du sarcasme, oui, j’aime bien le sarcasme…

- - - - - - - - -


Il venait de rentrer chez lui, et personne n’osait lui demander quoi que ce soit. Ils savaient tous qu’ils ne répondrait pas de toute façon. Mais ils ne comprendraient pas. Evidemment, il n’y avait rien à comprendre. Ce garçon là était tout simplement un monstre, mais personne ne voulait se l’avouer. Sa personnalité toute entière était affectée, et il ne changerait probablement jamais. Sa mère pleurera, son père criera, et ça sœur partira. Ainsi sera la suite des évènements.
Il avait à la main les clés de son scooter, qu’il lança violemment par la porte de sa chambre, avant de s’y enfermer. Pas un bonjour, pas un bonsoir, il retourne dans son trou noir.
Oui, il vit dans le noir. La lumière l’éblouit. Il n’a aucun problème de vue, c’est juste qu’il a perdu l’habitude de voir ses amis, et Dieu sait que ceux sont eux qui donnent de l’éclat à la vie. Mais lui, sa vie est sombre, lugubre, dangereuse, destructice et meurtrière. Son existence est plongée dans un mélange d’angoisse et de vengeance. Vengeance d’une partie qu’il est seul à jouer ? Vengeance d’une victoire contre l’As ?
Personne ne sait contre quoi il se bat. Il serait fort probable qu’il ne le sache pas lui-même. Mais pourquoi alors fait-il se qu’il fait ? Il n’y a sans doute aucune explication, si ce garçon est vraiment un monstre…
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