Battle numéro 2 : Sujet A

Il n'y a pas de héros. Juste des morts anonymes.

L'âge d'or de l'humanité correspond à la conquête des étoiles. Plusieurs milliers de monde furent terraformés et colonisés en l'espace de 200ans grâce à des techniques de pointe et à l'ingéniosité de la race humaine. Il semblait que les hommes étaient seuls dans les cieux étoilés, car en 200ans d'expansion jamais ils ne rencontrèrent de race extraterrestre. Néanmoins chacun sait que l'homme n'as besoin de personne pour s'auto-détruire, et après une période d'enthousiasme il y eu la guerre.
Les colonies se rebellèrent et deux camps firent leur apparition.
Les colonies rebelles se battirent sous la bannière de la 'nouvelle humanité'. Et la Terre et les colonies fidèles sous la bannière des 'Originels'.
Après une centaine d'année de guerre sanglante et totalement contreproductive pour la race humaine les choses se calmèrent. Des négociations furent entamés entre les belligérants et une nouvelle institution naquis.
La grande majorité des planètes humaines se réunirent en un vaste empire que l'on nomma l'UPH, l'Union Planétaire Humaine.
La flotte de l'UPH est aujourd'hui encore en service. La majorité de leurs vaisseaux patrouillent aux lisières de l'empire par crainte de ce que pourrait leur envoyer l'inconnu s'étendant sans limites au delà des frontières

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Un ordre claqua sèchement sur la passerelle, émis par l'officier de quart.

-Capitaine sur le pont, garde à vous.

Tous les membres d'équipage affecté à la salle de contrôle du vaisseau se levèrent de leur siège et se détournèrent de leurs consoles pour faire un salut impeccable au Capitaine qui venait de réintégrer son fauteil de commandement.

Il jeta un regard circulaire à son équipage, et leur ordonna de se remettre au travail.

Depuis maintenant plusieurs heures le capitaine Stevens et son croiseur de classe C venait d'arriver dans la zone spatiale de la planète Hélios.
Il s'agissait d'un monde aux conditions de vie rude. Un monde minier fournissant de grande quantité de minerai rare, important dans la fabrication des vaisseaux spatiaux. Un monde qui se trouvait à la frontière de l'empire humain.

Des défenses planétaires étaient en place mais la planète ne disposait pas de vaisseau de combat. Or un observatoire de défense avait observé des anomalies spatiales à proximité d'un champ d'astéroide à quelques centaines de milliers de kilomètres de la planète, une distance faible devant l'immensité de l'espace.

On avait donc envoyé le Capitaine Stevens, un homme d'une quarantaine d'année, aux tempes grisonnantes, au regard d'acier, et au moral de fer. Un homme aux états de services irréprochable. Il commandait depuis maintenant cinq ans le Croiseur de Classe C qu'il avait choisi de nommé avec ironie : L'Anonyme.
L'Anonyme était un vaisseau de guerre de cent mètre de long, pour quarante mètre de largeur et de profondeur. Il fallait admettre que l'aspect des vaisseaux de combat était pour le moins disgracieux, avec leur forme de barre de céréale géante, mais néanmoins très efficace. Bien que le Classe C soit un croiseur très répandu il n'en restait pas moins un vaisseau très efficace et puissament armé.

Le vaisseau avait atteint sa vitesse de croisière après sa sortie de l'hyper-espace et était maintenant entrain de se diriger vers le champ d'astéroïde pour une inspection sur place.

-Pointez les senseurs du vaisseau vers le champ d'astéroïde, si il y a une présence non désirable je ne veux pas être surpris. Préparez également l'armement, niveau d'alerte 2, si l'on a affaire à un groupe de contrebandier venu prendre illégallement du Tritium je veux leur passer l'envie de faire leur petit commerce illégale. Ordonna le Capitaine avant de se tourner vers un officier.

-Lieutenant Karlson je veux tout l'équipage prêt à un eventuel combat d'ici 15minutes, réveillez tout le monde, la détente du voyage hyper-spatiale est terminé.

Le lieutenant hocha la tête et transmis rapidement ses ordres par haut-parleur dans tout le vaisseau. Tel une fourmillière de métal le vaisseau fût pris de frénésie et les 850 membres d'équipages se préparèrent à faire leur devoir.

Avec un hochemment de tête satisfait devant la réactivité impeccable de son équipage, dont il était fier, le capitaine ordonna à son second de le prévenir si il y avait du nouveau et quitta la passerelle pour rejoindre sa cabine personnelle. Le repos était rare pour un officier supérieur sur un vaisseau de guerre, et s'il pouvait grapiller quelques minutes de sommeil grâce à son appareil de stase il n'allait pas s'en priver.

Il mit en marche la couchette de stase, fit les branchements et s'endormit instantanément dans un sommeil artificiel et sans rêves grâces aux produits injectés par la machine. Elle le réveillerait automatiquement dès que son second tenterait de le contacter.

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La voix du lieutenant Karlson retentit en lui annonçant qu'il avait dormi 10minutes, et qu'il devait venir immédiatement sur la passerelle.

Le commandant du vaisseau s'y rendit donc en traversant des couloirs chromée et d'une propretée irréprochable. Une porte automatique en titane, tritium et carbone, alliage dont était composé tout le vaisseau, s'ouvrit sur la passerelle remplit de console divers et variés et d'écran montrant la progression du vaisseau et d'autres informations.

-Que se passe-t-il lieutenant ?

L'officier se tourna une jeune femme menue et lui fit signe d'expliquer au commandant.

-Nous avons repéré des anomalies proches du champ d'astéroïde. Comme une distorsion de l'espace- temps, mais d'une forme inconnue.

Le Capitaine fronça les sourcils, se remémorant ses connaissances en astro-physique.

-Une sortie d'hyper-espace sergent Johanna?

La jeune femme hocha énergiquement la tête en ajoutant :

-En effet monsieur ça y ressemble, mais ce n'est pas une signature connu. Ça ne provient pas d'un vaisseau humain, du moins pas d'une classe de vaisseau répertorié dans les fichiers de L'UPH.

-Peut être un nouveau vaisseau d'un monde rebelle, ou des pirates, conclu pensif le commandant.

Le lieutenant debout derrière le commandant du vaisseau émit un raclement de gorge.
Le capitaine se retourna vers lui, car il avait appris à se fier aux impressions de son second depuis maintenant plusieurs années, et lui fit signe d'exprimer sa pensée sans retenu.

Le Lieutenant se racla la gorge et lâcha d'une voix hésitante :

-Ou bien un vaisseau extraterrestre monsieur...

Après ses mots un silence pesant tomba sur la passerelle, et Stevens prit le temps de réfléchir à cet explication. Improbable, mais c'était une possibilité réelle.

-Très bien, je prend note de votre commentaire. Demandez immédiatement un soutient militaire à la base de l'armée de l'UPH du secteur Bêta Octopus par message sub-spatial.

Les communications sub-spatial sont une technologie de pointe, récemment mise en service, depuis une petite quinzaine d'année. Elle permet à des transmissions de parcourir la galaxie à travers l'hyper-espace à des vitesses folles dépassant la compréhension humaine. Elle permet entre autre de transmettre des messages alors même que le vaisseau émettant le-dis message vient d'être détruit, la communication étant indépendante de l'intégrité physique du vaisseaux émetteur une fois transmise à travers le sub-espace à savoir l'espace de vide entre les systèmes planétaires.

L'officier en charge des communications fit transmettre une note electronique directement au terminal du capitaine, signalant que le message arriverait d'ici quelques minutes à destination.

Dans le jargon de la flotte on appelle les anomalies signalant une arrivée par hyper-espace des 'trous de ver', le Capitaine ordonna donc de braquer les senseurs du navire vers les trous de vers présent pour essayer d'obtenir plus d'information.

Le première classe Liam chargeait des senseurs fit son diagnostic après une minute d'observation.

-Arrivée des inconnus estimé à 2minutes Monsieur. Trois signatures distinctes. Deux identiques, ressemblant à celles émises par nos intercepteurs, et une plus importante. L'équivalent d'un de nos Classe B monsieur.

Le commandant de bord fronça les sourcils et prit une mine soucieuse. Si Liam avait raison ils avaient affaire à une vaisseau qui les surclasserait, et bénéficiant d'un appui tactique. Néanmoins il n'était pas sur que les arrivants soient belliqueux, mais il ne pouvait s'empêcher de penser au pire. Les patrouilles à la frontière ont tendance à rendre paranoïaques.

En effet un Croiseur de Classe B, bien qu'une seule lettre le sépare du Classe C, a une puissance de feu dix fois supérieur, entre autres mauvaises surprises.
De plus, les intercepteurs, bien qu'étant de plus petits vaisseaux, bénéficie d'une puissance de feu fort appréciable pour un engin de plus petite taille, environ 30mètres de long et 10 de large, ainsi qu'une d'une rapidité accrue, bien que ses défenses soient bien plus faible.
Enfin c'était des informations à l'échelle humaine bien entendu.
Tout le monde à bord en était conscient et les visages se mirent à exprimer de l'anxiété. La tension de l'attente se fit très vite ressentir alors que tous attendait d'apercevoir enfin les nouveaux arrivant sur leurs moniteurs de contrôle.

Voyant le moral de son équipage commencer à être mis à mal par l'attente le capitaine Stevens pris son transmetteur et fit une annonce sur les hauts parleur du vaisseaux :
-Tout le monde à son poste. Préparez vous au combat. Arrivée d'inconnus dans notre secteur. Nous allons tenter d'établir un contact pour savoir si il s'agit d'hostile ou non. Contact dans une minute.

Les hommes ayant enfin leurs ordres chacun s'activa à sa tâche et le moral fût à nouveau à la hausse, l'anxiété de l'attente étant chassé par l'activité soudaine.

Après une minute, alors que les retardataires prenaient leur poste, trois signaux apparurent sur les senseurs. Un gros et deux petits.

-Nous y voilà, marmonna le capitaine, Officier des transmissions, transmettez le message suivant :
Ici l'Anonyme de la flotte de L'UPH, vous êtes en territoire spatiale non autorisé, veuillez vous identifier.

L'officier pianota quelques secondes sur sa console avant de lever le pouce pour dire que la transmission avait été envoyé.

-Aucun signale retour pour l'instant monsieur.... Attendez, ils nous transmettent un message visuel.

-Transmettez le sur l'écran principal.

Un immense écran holographique apparu au milieu de la passerelle et l'image apparu.
Chacun y alla alors de son hoquet de surprise ou de son injure en apercevant l'image transmise.

En effet une sorte de reptile humanoïde se tenait debout avec en arrière plan une passerelle de vaisseau qui n'avait rien d'humain. Une crête osseuse surmontée le crâne de la créature, un front bas et proéminent, deux yeux de saurien, et une bouche d'où sortait régulièrement un appendice rouge, ressemblant à une langue serpentine. Le tout sur un fond écailleux grisâtre. Pas le genre de créature qui inspire la confiance.

La créature se mit à parler en émettant divers sifflement aiguë incompréhensible par les humains encore sous le choc.
C'était la première fois qu'ils rencontraient une autre espèce que la leur. Et apriori avec un niveau de technologie au moins équivalent au leur.

Alors que le 'serpent' continuaient de déblatérer dans son langage l'officier en charges des senseurs émit un cris de surprise.

-Monsieur, deux objets non identifié en approche. On dirait des projectiles. Je...Je crois qu'ils nous tirent dessus...

-Mais pourquoi font-il ça ! Nous n'avons pas été menaçant ! Tempêta le Capitaine. Activez les boucliers déflecteurs à la puissance maximale. Que l'unité de pilotage tente une manœuvre d'évitement !

Se rapprochant du siège de commandement le Lieutenant Karlson chuchota à l'oreille de son chef :

-Monsieur si je peux me permettre, je pense qu'ils réagissent comme les hommes l'ont si souvent fait. Ils détruisent ce qu'ils ne comprennent pas et perçoivent comme une menace.

Une fois de plus le jeune officier en second de L'Anonyme parlait avec la voix de la sagesse et Stevens comprit que le combat était inévitable. Il pressa le bouton d'alarme ordonnant le branle bas de combat et la fébrilité agita instantanément l'équipage.
Chacun se prépara à la bataille, isolant les différentes parties du vaisseaux les unes des autres pour ne pas perdre de trop grande zone du vaisseaux en cas d'avaries ou de dépressurisation.

-Impact avec les tirs ennemis prévu dans 10secs, lança depuis ça console le membre d'équipage en charge du repérage.

Une nouvelle alarme se mit à sonner pour prévenir tout le monde de l'impact imminent.

-D'après nos outils de détections il s'agit de tir à plasma Monsieur.

Le commandant hocha la tête et suivit le déroulement de la manœuvre d'évitement initié par son équipe de pilote sur sa console. Il ne pût s'empêcher de serrer le poing en voyant le premier projectile les manquer.
A peine une demi-seconde après le second projectile heurta le bouclier du vaisseau et celui-ci trembla.

-Rapport d'Avarie !

-Aucun dégats à signaler mon capitaine ! Le bouclier a arrêté le tir ennemi ! Puissance du bouclier a 92%. L'ennemi n'as pour l'instant pas encore tirer.

Ils doivent attendre une estimation des dégats de leur première frappe, pensa le capitaine.

En effet quelques secondes après le trio d'ennemi se mit en mouvement et le vaisseau principal fit feu à nouveau. Les deux vaisseaux plus petits partirent chacun d'un côté, dans le but évident de prendre le vaisseau humain en tenaille.

-Très bien, je veux les informations que vous pouvez obtenir sur les vaisseaux ennemis directement sur ma console en temps réel !

A peine quelques secondes après cette ordre plusieurs informations arrivèrent.
Il s'avérait que les deux vaisseaux les plus petits semblait en effet être une sorte d'intercepteur. Ils étaient plus rapide que L'Anonyme mais bien plus petit. Quand à l'autre vaisseau c'était une autre paire de manche. Il était trois fois plus gros que le Croiseur Humain, mais semblait également aussi rapide.

Stevens activa les communications directement sur sa console pour être entendu dans tout le vaisseau, ne perdant ainsi pas de temps pour relayer ses ordres.

-Je veux que tous les systèmes d'armement secondaire vise les intercepteurs ennemis, Secteur Gamma et Téta sur vos écrans. Préparez le canon CAM pour tirer sur le vaisseau principal.

Alors qu'il finissait de transmettre ses ordres l'alarme de collision retentit à nouveau et deux impacts se firent sentir. Un officier fit instantanément son rapport :

-Aucune avarie. Bouclier à 74%.

L'armement humain secondaire comportait des armes à moyenne et à courte distance, qu'ils utilisent contre les chasseurs très petits et maniable, où contre des vaisseaux qu'ils surclassent mais qui sont plus rapide tel que les intercepteurs. Il est constitué de canons laser, tirant des rayons de particule surchauffé très puissant, pouvant percer une coque de chasseur aisément, et occasionner des dégâts significatifs aux coques plus résistante des intercepteurs. Ils permettent également de faire surchauffer les boucliers d'énergie. Néanmoins leur portée est réduite et c'est pour cela que ce système de défense et accompagné par des canons à plasma. Leur fonctionnement est simple est très efficace, ils servent à tirer des projectiles de plasma pur surchauffé à moyenne distance. Un seul tir pouvant éradiquer un pauvre chasseur et mettre à mal n'importe quel type de vaisseau en quelques tirs.

L'arme principale de toute la flotte humaine sont les CAM, Canon à Accélération de Masse permettant de tirer à très longue portée un obus en titane/adamantium -Une matière très résistante mais extrêmement rare- chauffée à blanc à une vitesse folle. Un tel projectile est capable de venir à bout du bouclier d'un Croiseur de classe C en un seul coup bien placé. Un deuxième coup étant en général suffisant pour éventrer la cible et en terminer avec elle. Néanmoins c'est une arme qui met du temps à se recharger et il faut compter environ une minute entre chaque tir.

De nouvelles informations arrivèrent sur l'écran du Capitaine Stevens. Les armes principales de l'ennemi semblait être à base de tir de plasma tirant des projectiles bien plus véloces et efficaces que les canons à plasma humain. Néanmoins pour l'instant ils n'avaient pas utilisé d'autres armes et ne semblaient pas avoir un si gros avantage sur les humains.

-Ici l'artilleur en Chef, le CAM est prêt à votre commandement mon capitaine.

-Feu sur le croiseur ennemi ! Envoyez moi ces lézards en enfer !

Le vaisseau tout entier trembla lors de l'expulsion de l'énorme projectile qui jailli à la vitesse de l'éclair et fila en direction des lézards.

Après cinq seconde un membre d'équipage énonça :

-Impact. Le Projectile a heurté un bouclier d'énergie et semble l'avoir mis à mal d'après nos senseurs.

Il fallait maintenant attendre une minute pour que le CAM ce recharge à 100% de ses capacités.

Le Croiseur Humain subissait de plein fouet un feu nourri de tir à plasma et malgré les manoeuvres d'évitement une demi-douzaine de projectile touchèrent le vaisseau.

-Bouclier à 35% Monsieur. On me signale une avarie dans le secteur 12. Le bouclier là bas est au plus bas niveau. Pertes estimé à.... 3 membres d'équipage et un canon laser.

Le capitaine jura dans sa langue natale plutôt que dans le langage universel de l'UPH et reçut enfin les premiers rapports des combats auxiliaires contre les intercepteurs ennemis.

Sur les consoles un vaisseaux alien disparu simplement et l'autre se mit à dériver dans l'espace apparemment hors de contrôle. Le premier avait pris de plein fouet trois projectiles à plasma et avait été réduit à néant, l'autre avait semblait-il subit des dégats avant d'arriver à portée des armes laser et avait alors subit des dommages irréparables.

-CAM prêt Capitaine !

L'équipe de pilotage remit le Croiseur en position de tir, acceptant en contrepartie de recevoir un nouveau tir.

-FEU !
Un nouveau projectile sortit de la bouche surchauffé du CAM pour filer vers le croiseur Alien. Tous suivirent sa progression sur leurs consoles.

-Huit secondes avant impact.

Le Croiseur ennemi n'étant bien sur pas resté immobile tout ce temps il était maintenant à quelques milliers de kilomètres plus loin.

Deux nouveaux tirs ennemis vinrent se fracasser sur l'Anonyme et plusieurs alarmes retentirent.

-Bouclier HS Monsieur ! Dégats structurel sur la coque du vaisseau. Secteur 5-8-10-14-20-21 dépressurisé. Moteur numéro 3 endommagé. Perte de vitesse de 20%....

Le compte des dégats et des pertes continua de s'égrener en même temps que la distance entre le projectile du CAM et le vaisseau principal des Serpents diminuait.
Le compte des pertes fût interrompu par le rapport de l'officier de tir.

-Impact Positif ! Vaisseau ennemi touché. Estimation des dégats sur l'ennemi... Pertes de 45% de l'efficacité du vaisseau ennemi.

Sans perdre de temps le Capitaine Stevens donna l'ordre de dériver une partie de la puissance des moteurs vers les boucliers, qui remontèrent a 20% de leurs capacités. Il ordonna ensuite de pousser le Croiseur à son maximum pour mettre les canons à plasma à portée de tir. D'après ses calculs ils auraient une fenêtre de tir de 10 secondes avec les canons à plasma avant que le CAM ne soit rechargé. Du moins si son Croiseur tenait le coup sous le feu ennemi...

Ce fût la minute la plus longue vécu par l'équipage entier. Le bouclier céda à nouveau à mi-distance et des dégats structuraux furent à nouveau égrénés d'une voix enroué par un officier accablé.
Ils arrivèrent finalement à portée de tir, et les quatres batteries à plasma restantes firent feu simultanément. Les impacts furent positif et le vaisseau ennemi arrêta toute offensive.

Un rapport fût immédiatement transmis au Capitaine sur l'état de son vaisseaux.
Les dégats structuraux compromettaient l'intégrité du vaisseaux avec près de 75% du croiseur hors-service. Un seul moteur était encore en était de fonctionnement. 600 des 850 membres d'équipages avaient péris.

Accablé le Capitaine Stevens se prépara à faire une transmission Sub-Spatial pour l'ensemble de la flotte mais il fût coupé dans son élan par l'officier chargé des senseurs qui énonça d'une voix abattue :

-Dix nouveaux contacts sur les consoles. Ennemis. Nous sommes à portée de tir... et eux aussi.

Alors que les senseurs commençaient à être saturé par les tirs ennemis le commandant donna son dernier ordre :

-Tout l'équipage aux capsules de survie. Vous avez 20 secondes pour quitter le vaisseau.

Tous abandonnèrent leurs postes et se ruèrent vers les capsules qui leur était attribué. Beaucoup n'eurent pas le temps de les atteindre.


Quelque part sur un obscur registre le Croiseur de classe C 'Anonyme', numéro de matricule 2596, fût transféré de la catégorie 'Service Actif' à 'Perdu au Combat'. Et la guerre débuta.

"Deux-mille cinq-cents quatre-vingts seize, mais qu'est ça que ça pouvait bien être? Fallait que je trouve quelque chose à faire avec ça! Ça pouvait être un mot de passe, une adresse, un code, mais qui veut dire quoi , qui sert à quoi?
Qu'est ce que ça m'apportera?
Je voudrais bien dire, que c'est nul, ça me sert à rien...mais je vais encore me faire gueuler dessus, ou jeter...à croire que je cherche ça...critiquer à tout prix, ça me fait tripper, c'est vrai,c'est con, et je le sais, mais ça me fait tripper".

Cette rédac' de français me faisait bien chier, mais je devais la rendre...J'ai pensé tout d'abord à un type assassiné, ultra-maniaque, et qui aurait laissé que ce nombre là après sa mort, ou aurait écrit ça juste avant de mourir, donnant une piste à un inspecteur de police, pour identifier le meurtrier...
et qu'en fait étant ultra-maniaque, il avait écrit le nombre de mots qu'il à écrit ce jour-là, et ça se terminerait en "peau de couille", tout ça n'étant qu'une fausse piste...

J'aurais aussi pu prendre, le cas trop classique d'un type qui trouve un papier au hasard, et qui après, encore plus par hasard, lui sert à quelque chose , ou qu'on lui demande, qu'il y ait un malentendu, un imbroglio, qu'il soit pris pour quelqu'un d'autre, entre dans une affaire, un trafic, et un "happy end", les méchants bandits arrêtés par les gentils policiers, et le héros soit décoré des honneurs, ou que filou, il s'enfuit avec le magot...
Mais le problème, c'est que je voulais quelque chose de beaucoup plus réaliste, quelque chose qui pourrait m'arriver et en même temps qui serait si fantastique...
Ou alors un truc de science-fiction...

Raaahhh!
Pourquoi le sujet pouvait pas être libre!!!
En plus, la notation elle le fera encore comme elle veut; suffit que je dise un truc qu'elle aime pas, et elle va me saquer...
Raaah!

Aller, je regarde sur internet : premier résultat, une protéine responsable de la croissance chez l'humain "homo sapiens" uniquement, tient je fais une histoire sur des humains géants...ou alors qui grandissent beaucoup plus vite, passent plus vite du stade enfant à adulte...
-_-' ça tient pas debout, à quoi ça va les mener d'être géants, il entreront plus dans leur maison, y feraient exactement la même chose qu'aujourd'hui...Ils buteraient les autres formes de vies encore plus rapidement, le principal changement, ce serait juste que ce serait plus facile d'aller de l'autre côté de la Manche, pour les radins qui veulent pas prendre le Train...Et pour le deuxième truc, y deviendrait pas plus vite adultes, si ça se trouve y changeront même pas d'apparence ; en étant bébé, ils auraient toujours une peau de bébé ; ils auraient juste une plus grande taille, ou un plus gros cerveau, qu'il faudra toujours remplir, déjà y parait qu'on utilise pas le nôtre au maximum, je vois pas trop l'intérêt, et/ou le changement.

Deuxième résultat: un truc informatique, que je connais absolument pas, et j'ai aucune idée à quoi il pourrait servir, donc, aucun intérêt...

Troisième résultat: une "convention collective concernant les coiffeurs".
Ouais, je me vois bien faire une histoire sur des coiffeurs, d'après le chiffre "deux mille cinq-cent quatre vingt-seize"...c'est totalement tiré par les cheveux!

Bon, trêve de plaisanteries!
Si c'est comme ça, je vais voir sur la page Wikipédia ce qu'il pourrait bien avoir...
Donc...mot clé "chiffre" ....indien pas arabe ...gnagnagna... mathématiques...aller on zappe, ça c'est encore pire que le français...musique; Okaaaaaaay, je comprends rien....Aller on va voir ce qui s'est passé en 2596...
Si ça se trouve, il est tellement large ce sujet, que je peux écrire n'importe quoi, et mettre ce p*tain de chiffre où je veux, le caser en une ligne...
Maaaaais, c'est plus fort que moi, faut que ça soit le sujet principal, sinon j'ai pas l'impression d’être honnête, en même temps ça m'énerve...

Donc, en 2596...oh! Y trouve pas!Il est gentil le petit Wikipédia...c'est un bon wikipédia, le petit Wikipédia..*coup de pied au cul*.Sale chien!
Bon, avec "an 2596",il me redirige sur... une princesse de Russie??!!
D'accoooord, bon voyons quant même : amoureuse, mariage raté, rien foutu, morte...Ok, donc aucun rapport...
Bon, en même temps, on est que en 2013, mais purée, j'aurait pas pu tomber sur de la science-fiction, non?

Et si... je prenais un plan de la ville!
Je regarde pour des coordonnées, j'essaye de les faire correspondre...nan, pas ça non plus ça marche pas comme ça ...
Et dans ce pays, y a aucune adresse avec 2596!

En fait je crois que je vais parler pour ne rien dire,en racontant quelque chose quant même...tiens y a pas un concours pour ça, histoire de voir si ce que j'écris peut me rapporter un peu d'argent, au lieu de me faire seulement perdre mon temps?
Voyons, 434 000 résultats, et le premier est une page blanche!
Et, oh! Un concours francophone!
Eeeeet, ben non!
En fait le thème est libre...C'est fou de ce que, des fois internet nous trouve des trucs qu'on retrouve pas sur les sites...C'est encore vachement mal foutu ce truc...
Bon en même temps, ça permet de faire des découvertes pas mal, des fois quand on s'intéresse...
Mais quand on en a besoin, et on sait pas ce qu'on veut, la plupart du temps, on trouve rien!
Ou alors des chatons mignons, ou la parodie d'un truc dont on a complèeeeeetement rien à foutre, ou un site d'humour...
Bref, je me demande pourquoi je regarde encore sur le net pour m'inspirer...

Parce que malgré tout, j'ai des idées!
J'ai même pensé à faire un texte avec 2596 mots, pour faire une sorte de "mise en abîme"(même si ça doit pas s'appeler comme ça).
Je suis arrivé à 898 mots.Dire que 1000 mots, c'est seulement le minimum! Alors que, notre prof d'anglais, elle, ne demande jamais plus de 300 mots, le maximum de 3000 mots : c'est infaisable...

Maintenant, au bout du rouleau de mon imagination, sur ce thème, alors que je suis aux toilettes de ce devoir, je m'emmerde...
Je regarde quelques vidéos de musique avec les paroles, peut-être sait-on jamais ça m'inspirera...
Et pis tiens, je vais étaler ma vie, je vais me rêver maître de mon monde, dans des vertes vallées , ou en train de jouer...

Ça m'étonne que j'ai pas déjà eu faim, normalement, quand j'écris un texte, je grignote, grignote tout le temps pour pas s'ennuyer, mais là faut croire que je m'ennuie pas; mine de rien, ça m'occupe, ça m'obsède ce truc...

Aller, encore une petite chanson...
Je prend un "autre verre de courage" comme dit la chanson...et j'en écoute une autre...
Si ça se trouve je vais essayer 2596 fois et je pourrais le caser comme ça...
Mmmmh,c'est un peu gros comme chiffre...je pense pas que ça passera...

Et après avoir "pris du courage", qu'est ce qu'on fait?
Ben, on abandonne, bien sûr!Ou plutôt on fait une pause, après cet effort , quasi contre-nature de lutter contre sa fainéantise.
Remarque : je fais aussi ça quand tout va bien, que je connais la suite à donner à l'histoire...
En fait, c'est seulement quand je suis obsédé, fasciné moi-même par ce que j'écris, ou que j'ai trop peur de perdre ou d'oublier mes idées que je peux plus décrocher!

En quoi consiste ma pause, me demandez-vous?
Je descends me brosser les dents, et je parle avec le reste de la famille...pour m"aérer" ou plus franchement rien faire, faire reculer l'échéance.
Pour la procrastination, les proches sont d'une aide "précieuse".

Y a aussi le moment où je me regarde dans le miroir, l'air de dire : "Tu t'es vu toi?Mais qu'est ce que tu fous! Prend ta vie en main!"

Ça me fait penser, j'ai même eu l'idée de faire un texte de rap sur ça "2596, c'est le malaise, je suis pas à l'aise, avec mon fez?!?
Mouais non...' , tout compte fait, non'.
Je le redis mais c'est incroyable à quel point, j'y tiens, quant à faire ce machin...! Pourquoi?
Surement parce que, je veux montrer que je suis capable de faire quelque chose de bien, de beau, où même de correct, que j'existe aussi, même si l'exercice, ne me convient pas vraiment, puisque je suis plus versé dans les petites phrases...

Rah! Je viens d'y penser, j'ai un autre problème!
Si j'écris ce que je fais dans l’ordre chronologique, où ça m'est arrivé, le texte risque d'être décousu et confus...
Peut-être, que je devrais aussi changer mes jurons de "rah!"; c'est vrai, qu'elle aime pas les répétitions, cette peau de vache, de prof de français...
En même temps, elle a dit que la forme était libre, je vais faire genre, c'est ce que j'ai écrit dans mon journal intime, et je rajoute "cher journal" au début...ou alors c'est un tout nouveau style...
Est-ce que ça paraîtra pas trop effronté/foutage de gueule?
...si, cent fois si, raahhh! Je peut pas la saquer! Rahhh! J'ais encore écrit rahhh! Je peut pas le barrer, ça va faire sale...attends je vais vraiment lui rendre ça?

Lol, ça fait un peu schizophrène...C'est ça,oui je vais lui dire que j'ai des problèmes, j'ai des problèmes familiaux, ça me rend ouin-ouin, et je peut pas écrire votre histoire madame...

Ou bien, je lui dirait que j'ai rien trouvé.
Ah! Merde, j'y pense, je vais avoir une bulle si je fait ça...
Je vais quand même pas, lui dire que, ce que j'ai raconté, c'est comment j'ai essayé de trouver le sujet. Et me sauver la peau, en disant "c'est une mise en abîme", c'est une figure de style, c'est "conceptuel".
En même temps, c'est un truc aussi "conceptuel" que l'art contemporain, tu fais n'importe quoi, et tu lance ton baratin...
Donc, ça peut passer...ouais je vais faire ça.
Je dirais même plus, c'est ça que je vais faire.

Observant
par la fenêtre les passages aléatoires de chevaux et des premières
voitures à moteur dans cette rue terreuse animée qui servait de grand
axe de la ville, Francis se montrait pensif. Il se caressait gentiment
la moustache grisonnante tout en laissant échapper quelques onomatopées
entrecoupées de raclure de gorge. De son coté, le mendant, John Fisher,
épicier de ce petit village de Walride Nut, le regardait avec silence,
presque interdit de voir une telle concentration.

"Vous me dites que les ravisseurs se sont emparés de l'ensemble
de la caisse enregistreuse qui contenait aux environs de 2600 Dollars
..."

"2596, précisément." Rajouta John dans le but de
se montrer aussi précis et concis que ce détective dont on lui avait
tant vanté les mérites et auquel il faisait appel en ce jour.
En effet, cet homme ne semblait pas avoir usurpé son titre de meilleur
détective privé de tout l'ouest du Tennessee tant tout indiquait une
réussite fulgurante : un bureau sculpté en bois de hêtre massif vernis
garni de boites de cigares de qualité et autres objets précieux, une
chaise en cuir marron finement ornée de broderies autour des coutures,
un mur qui affichait bon nombre d'articles de presse relatifs aux
enquêtes auxquelles il avait participé, lui même faisant parti
intégrante d'une grande pièce à vivre pleine de moulures donnant
directement sur l'avenue principale. Francis Bones ne cachait pas sa
réussite. Sa pugnacité et son esprit d'analyse lui avait permis de
compter parmi les grands noms des détectives. Profitant d'un système
judiciaire en évolution permanente et d'une force répressive
vieillissante, il avait eu l'idée de se mettre au service des petites
victimes trop souvent mise au ban de la société car jugées non
prioritaire en tant qu’enquêteur privé. En seulement 3 ans sa notoriété
s'était étendue à toute la région et son carnet de rendez-vous affichait
complet pour des semaines entières.

"Il vous est impossible de me les décrire... Ils ont agis tôt le
matin et aucun témoin à part vous ne peux confirmer la manière dont
s'est déroulé le vol."

"En effet, ils étaient cagoulés et
leur action à été très rapide. Au nombre de 3, ils sont entrés en me
menaçant de leur 6 coups. J'étais apeuré et leur ai obéis sans broncher.
Le premier me tenait en joue tandis que le second prenait l'argent et
que le troisième arpentait les rayons pour prendre des marchandises du
magasin ..."

Tandis que le pauvre John racontait son histoire en transpirant
abondamment, Francis était retourné à sa chaise et avait entrepris de
s'allumer un cigare malgré sa voix déjà bien obstruée par la fumée. Il
regardait l'homme en panique devant lui et sa femme, stoïque, restée
debout en retrait qui écoutait le récit sans broncher, en baissant la
tête. Quelques volutes se perdaient devant le visage fermé et sérieux du
détective qui ne perdait aucune miette du discours.

"Vous dites donc qu'ils vous ont volé 2526 Dollars."

"Non ! 2596."

"En comptant les marchandises avec ?"

"Euh ... non, seulement ce que contenait la caisse en fonte."

"Vous n'avez donc pas estimer le montant des pertes totales mais insistez lourdement sur un montant en particulier ..."

Le
regard du détective avait changé, il se faisait accusateur et pesant,
comme si il avait trouvé le coupable par simple déduction logique. Son
interlocuteur passait par toutes les couleurs de l'arc en ciel avant de
pouvoir bégayer son innocence, ce à quoi Francis répondit en enfonçant
le clou. Prenant ses aises sur le cuir moelleux du fauteuil, il laissa
ses bras reposer sur les accoudoirs, gardant le cigare en bouche. Tel un
dragon, il dispensait sa conclusion dans un tourbillon de fumée opaque.

"Je ne crois pas un mot de votre histoire. Comment pouviez vous
être aussi sûr du montant de votre caisse alors que la journée était
entamée et que des transactions avaient changé le montant total de la
veille. D'autant que vous dites que c'est une tierce personne qui a pris
l'argent, vous ne pouviez donc compter vous même. Je pense plutôt que
vous chercher à arnaquer le système"

Blême, le petit épicier multicolore avait perdu toutes ses couleurs
pour a présent ne montrer que du blanc. Un blanc si clair que même la
sueur ne suffisait pas à le rendre brillant. Il lia ses mains comme pour
prier ou attendre les menottes.

"Non ... je ... je suis innocent ... je n'ai rien fait !"

Francis se mis à rire aux éclats devant tant de naïveté. La réaction
de John avait été largement suffisante pour qu'il puisse se faire une
idée de sa culpabilité. Tout dandy qu'il était, il se leva et épousseta
rapidement son veston brodé pour aller chercher un verre de whisky sur
le plateau d'argent disposé à cet effet. Bien évidemment, il n'en
proposa à personne d'autre, estimant qu'il s'agissait là de ses propres
privilèges, et sirota tranquillement son nectar avant de reprendre la
parole.

"Il ne faut pas vous mettre dans des états pareil mon cher
Monsieur Fisher, je ne faisait que mettre à l'épreuve ma sagacité en
vous mettant en position inconfortable afin de pouvoir vous disculper si
besoin est. Je n'ai strictement aucun pouvoir de vous mettre en prison
ou de vous retenir contre cotre gré. Je suis ni shérif ni marshal et il
m'est bien impossible d'entraver vos déplacements au nom de la justice.
Je ne suis qu’enquêteur et n'ai qu'un pouvoir de dénonciation."

Très
vite il retrouva son visage fermé. garder l'ascendant psychologique
était primordial pour cet homme dont les seuls revenus se faisaient
proportionnel à sa capacité d'analyse et de manipulation pour faire
naitre la vérité.

"Dernière question. Pourriez vous me
rappeler quels étaient les agissements de chacun en remontant dans la
chronologie. Depuis leur fuite jusqu'à leur entrée."

Troublé
par la question mais intimidé par ce regard appuyé qui lui était porté
qui alimentait ses peurs, John se livra sans résistance.

"Et
bien ... ils se sont enfuies en me prenant l'argent de la caisse en me
menaçante, avant cela ils m'avaient piqués les marchandises, et encore
avant ils ont hurlés de me donner l'argent ... mais je ne comprends pas
l’intérêt de la chose Monsieur Bones."

"Ce n'est pas grave
John, je vais vous laisser prendre congé et faire mes recherches, nous
nous revoyons dans quelques jours. A bientôt."




Une
semaine plus tard, les plaignants poussèrent la porte du bureau pour y
découvrir Francis avachi dans son fauteuil avec une veste en soie
blanche immaculée, se caressant toujours la moustache, entouré de sa
boisson fétiche et de son cigare. Ses éperons ne heurtèrent même pas le
sol en signe de bienvenue ou pour amorcer le moindre mouvement. Il ne se
levait pas pour accueillir quiconque et ne daigna que tordre légèrement
son poignet pour inviter les gens à s'assoir. Son manque de diplomatie
n'avait d'égal que sa réputation pour continuer à exercer en étant aussi
exécrable.

"Je vous attendais, vous êtes en retard."

"Excusez nous, nous ..."

"J'ai cru avoir une piste pendant un moment, mais il semble que je me sois fourvoyé."

Il
ne les laissa même pas parler, autant John que son meuble de femme qui
l'accompagnait n'avais pas eu le temps de dire quoi que ce soit avant
que le détective ne parte dans un monologue très théâtral.

"3
hommes ont été arrêtés récemment avec un magot s'approchant de la somme
de 2596 Dollars, mais on n'a pas trouvé de marchandise avec eux ... Je
suppose qu'ils ont pu vendre ou acheter durant ce temps mais le nombre
de transaction ne correspond pas. le butin était inférieur alors qu'ils
n'avaient plus aucune denrée provenant de votre magasin. Ce n'est pas
logique et il ne peut s'agir de ces hommes là. Mais je n'ai pas pu
obtenir d'informations sur d'autres rapines qui auraient pu constituer
une telle somme d'argent. Je me dois de vous demander à nouveau si vous
êtes réellement sûr de cette somme."

"Oui absolument."
Répondit John tout en cherchant confirmation dans les yeux de sa femme
qui semblait un peu plus éveillée que la fois précédente. Elle profita
d'ailleurs de l'occasion pour enfin décrocher les mâchoires.

"Oui,
c'est bien le nombre exact. 2596 ... mais comment pouvez vous être sur
que ce ne sont pas ces hommes là? on s'en fiche des calculs
d'apothicaire. On a subit un préjudice et je suis sure qu'il s'agit de
ces hommes.

Passablement énervée mais sur la réserve, la
gente féminine semblait ne plus supporter les excès de zèle du privé.
Pour elle, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait bien de ce groupe
là car le nombre de protagonistes correspondait et qu'il n'y avait pas
eu d'autres vols signalés dans la région. Mais Francis ne semblait même
pas en tenir compte. Pour un peu il apparaissait en plus misogyne, ne
prêtant aucune attention au sexe faible.

"Pourtant, le seul
élément dont vous soyez sûr est bien ce montant particulier et c'est
précisement ce qui nous manque réellement. Impossible de les reconnaitre
formellement ou de faire correspondre les dates ... je ne pense pas
pouvoir aller plus loin dans mes investigations, il vous faudra passer
directement par le shérif."

Oscillant entre le désolement et
l'indifférence totale, il se montra directif et ne semblait pas vouloir
réviser son jugement malgré la mine déconfite de la bonne femme, bien
plus vivace qu'une plante verte cette fois.

"Non mais vous plaisantez ! Je suis sure que les montants correspondent ! Avez vous réellement fait votre travail!?"

"Chérie ... calme toi, monsieur Bones est un professionnel ..."

"Mais quand t'achèteras-tu des couilles toi ! Tu ne fait que ramper devant cet énergumène qui nous mène en bateau !"

Surpris
par sa femme, John ne savait comment réagir, il avait les yeux
écarquillés par un tel excès de violence de la part de sa compagne
pourtant si agréable. De son coté, Francis se caressa à nouveau la
moustache et soutint le regard de la harpie avec un bel esprit de
compétition. Une lueur malsaine brulait au fond de sa rétine tandis
qu'il arrangeait ses vêtements afin de faire son discours moralisateur
dans la position la plus avantageuse possible. Après tout, ménager ses
effets permettait de se galvaniser et d'entretenir une belle opinion de
soi.
Remontant son col, lissant le bas de sa veste de soie,
redressant son ceinturon, il inspira profondément et expliqua ensuite sa
position.

"2596 ... un nombre qui, de par son originalité de
ne pas être entier mais proche d'un arrondissement à la centaine
supérieure vous aura été fatal...
Monsieur Fisher, je vous ai
totalement disculpé. Vous n'êtes en aucun cas responsable de tentative
d'escroquerie au vue de votre incapacité à tenir dans une situation de
stress intense. Cependant, vous savez mentir pour les autres, cela vous
dégage de toute culpabilité et vous permet de jouer un rôle de gentil
bougre un peu simplet et docile qui ne peut être mis en doute. mais ne
pas pouvoir raconter votre agression dans un autre sens chronologique
traduit invariablement que cela ne vous est pas réellement arrivé ...
Vous avez voulu prendre la place de votre pauvre femme qui ne se sentait
pas d'être victimiser, la pauvre..."

Chasser le naturel, il
revient au galop. C'est ainsi que le pauvre Fisher, totalement
découvert, ne pu s’empêcher de rougir de honte et de se tourner vers sa
compagne avec un air niais d'incompréhension.

"Mais j'ai une bonne nouvelle pour vous John ... enfin, dans sa première partie évidemment ... quoi que ...
Votre
femme n'a pas subie la moindre attaque et rien ne vous a été volé.
Votre douce et aimante épouse vous a mené en bateau avec l'aide de ce
gentil shérif. Lors de mes investigations, il ne m'a pas été difficile
de noter que ce cher représentant de la justice n'attendais que ma venue
pour m'annoncer fièrement la capture de 3 hommes dont le butin
s'élevait précisément à ... 2596 Dollars !
Quelle coïncidence me
direz-vous. Et pourquoi vous aurais-je menti alors que l'affaire
semblait résolue facilement? Tout simplement car ce nombre précis ne
m'inspirais aucune confiance. Mais j'y reviendrais en temps voulu. Mes
recherches se sont donc tournées ensuite vers la provenance de ce butin
qui est en fait un vol dans une riche résidence dont le propriétaire a
préféré fuir que de porter plainte. Le shérif en a eu vent et
n'attendais que le moment de pouvoir transformer sa future prise en
profit personnel."

Dejà le bureau commençait à être un peu
plus animé car les échanges de regards accusateurs s'échangeaient et les
premiers jurons fusèrent, au même titre que les mots de négation. Alors
que la femme cherchait à faire taire les accusations jugés ridicules,
ce bon vieux Francis sortit une belle carabine Winchester de derrière
son bureau et la porta fièrement sur son épaule pour ramener un peu le
calme dans son bureau d'un simple : "Merci de garder votre attention sur moi". L'air de rien, il continua sa tirade en bombant le torse, tel un enfant ayant trouvé la cachette ultime au cache-cache.

"L'interpellation
devait se faire de témoin, la planque des hommes était connue mais seul
le shérif savait le montant exact du recel mais il était impossible de
récupérer l'argent pour soi qui, pourtant, n'a plus de propriétaire
légal. Il était dommage de le donner à l'état alors qu'il suffisait de
trouver de nouvelles victimes à indemniser. Quoi de plus simple que de
faire disparaitre le même montant chez d'honnêtes commerçants dont on
est proche ... amicalement et physiquement d'ailleurs si j'en crois mes
coups d'essais.
Madame, votre mari dont les couilles sont
microscopique était le pigeon parfait pour jouer le rôle de la victime,
mais sa couardise est aussi ce qui vous insupporte au point de passer
vos nerfs et votre libido sur un homme viril en la personne du shérif
n'est ce pas? Ce petit arrangement pour lequel vous partagiez un joli
petit magot à 2 permettait de vous mettre à l'abri, voire d'amorcer le
divorce d'avec votre mari actuel. Il suffisait de mettre un peu de
pagaille dans le magasin et de faire appel à la bonne poire pour que
tout se passe comme sur des roulettes. Mais voila le petit problème, il vous fallait un intermédiaire.
Car
oui, la petite affaire de cul n'est pas si discrète que ça et les
rumeurs circulent vite. Passer directement par le shérif alors que la
capture allait se faire dès le lendemain aurait paru bien trop louche
pour être honnête quand on sait les rapports "amicaux" avérés que vous
partagiez. Il fallait donc que j'intervienne pour que tout apparaisse
alors comme transparent et limpide, ma crédibilité étant indéfectible. Dommage, vous avez perdu."

L'épicier
n'en croyait pas ses yeux et pleurait à chaudes larmes tandis que la
vipère, piquée au vif, se perdait dans les comparatifs insultants les
plus imaginatifs, ne prêtant aucune attention aux gémissements plaintifs
de sa moitié. De son coté, le détective regagna son bureau et posa sa
Winchester sur son bureau, le canon vers la femme aigri avec un large
sourire de vainqueur, répetant inlassablement ce nombre qui représentait
la seule erreur qui avait permis de noircir tout le tableau. Binetôt le
marshal se pointa avec le shérif menotté pour finir sa rafle.

"2596 ... 2596 ... Quelle idée d'être aussi précis... Non mais 2596 ... ah ah !"